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POINT HEBDO-Dernière ligne droite pour les avoirs russes gelés et les banques centrales
information fournie par Reuters 12/12/2025 à 10:45

Les dirigeants de l'Union européenne (UE) vont se réunir la semaine prochaine pour tenter de conclure un accord visant à sanctuariser les avoirs russes gelés en faveur de l'Ukraine, tandis que les États-Unis publient les données attendues sur le marché du travail et les ventes au détail.

Par ailleurs, les banques centrales de la zone euro, du Japon, de la Grande-Bretagne, de la Norvège et de la Suède tiennent leurs dernières réunions de l'année.

Tour d'horizon des perspectives de marchés dans les prochains jours :

1/ UNE LONGUE ATTENTE

Le Conseil européen se réunit jeudi pour trouver un accord sur l'utilisation des avoirs russes gelés sur le continent pour aider financièrement l'Ukraine.

Les enjeux sont importants : les avoirs gelés représentent la principale carte à jouer pour l'Europe afin d'avoir son mot à dire dans les pourparlers entre Washington et Moscou, alors qu'ils négocient un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

L'idée est d'exploiter environ 210 milliards d'euros d'avoirs russes en Europe, dont la majeure partie est désormais constituée de liquidités bloquées principalement en Belgique, qui a renforcé son opposition à ce projet.

Il s'agit d'un test pour l'Europe. Saura-t-elle surmonter ses divisions pour contrer le premier conflit armé majeur depuis des décennies ?

Les investisseurs occidentaux, qui possèdent encore des dizaines de milliards d'actifs bloqués en Russie, qu'il s'agisse d'usines ou de liquidités, pourraient en subir les conséquences.

Mais avec l'argent de l'Ukraine qui s'épuise et la sécurité du continent en jeu, les dirigeants européens n'ont pas beaucoup d'alternatives.

2/ MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS

Le rapport sur l'emploi américain de novembre, retardé par le "shutdown" américain, mettra en lumière mardi l'ampleur de l'affaiblissement du marché du travail, ce qui pourrait aider à déterminer la prochaine décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) en matière de taux.

Selon un sondage Reuters, le rapport de novembre sur les emplois non agricoles devrait faire état d'une faible création de 35.000 emplois.

L'un des principaux rapports de données critiques qui a été retardé en raison du "shutdown" pendant 43 jours intervient après que la Fed a réduit mercredi ses taux d'un quart de point pour une troisième réunion consécutive. Toutefois, les perspectives d'un nouvel assouplissement restent floues.

D'autres données retardées doivent être publiées, notamment les ventes au détail d'octobre mardi, tandis que l'indice des prix à la consommation de novembre détaillera jeudi les tendances de l'inflation.

3/ COMBIEN DE HAUSSES ?

Pour les acteurs du marché, une hausse des taux de la Banque du Japon le 19 décembre est presque certaine, comme en témoigne l'augmentation des rendements des obligations d'État japonaises à deux ans, qui ont atteint ce mois-ci des sommets en 18 ans.

La suite des événements est moins évidente. Certains économistes s'accordent à dire qu'au moins une augmentation supplémentaire d'un quart de point pour atteindre 1% l'année prochaine pourrait être le taux final de ce cycle.

Les faucons soutiennent un taux directeur de 1,5% pour compenser la pression inflationniste exercée par le plan de relance du nouveau gouvernement, le plus important depuis la pandémie.

L'orientation de la politique monétaire et les messages qui l'accompagnent seront cruciaux pour le yen, qui reste faible malgré les sommets historiques atteints par les rendements obligataires.

Étant donné que d'autres pays du G10, comme le Canada et l'Australie, se sont montrés plus "hawkish" ces derniers temps, la dynamique derrière les opérations de portage sur le yen, qui font baisser la devise, devrait s'intensifier en 2026.

4/ PAS DE RÉPIT À NOËL

La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi devait être une simple formalité avant les congés de fin d'année.

Mais elle est devenue beaucoup plus intéressante après que les investisseurs ont commencé à parier sur la possibilité d'une hausse des taux de la BCE, plutôt que sur une baisse l'année prochaine, après que la responsable politique Isabel Schnabel a déclaré que le prochain mouvement pourrait être une hausse.

Ses propos n'étaient pas très surprenants, venant de la principale membre "faucon" de la banque et elle a même déclaré qu'une hausse n'interviendrait pas dans l'immédiat.

Toutefois, les données relatives à la croissance et à l'inflation, plus élevées que prévu, avaient déjà réduit les paris sur de nouvelles réductions depuis la dernière réunion de la BCE en octobre.

Ainsi, alors que les décideurs politiques maintiendront probablement à nouveau les taux à 2%, les marchés sont prêts à s'emparer de tout ce que Christine Lagarde, cheffe de la BCE, dira au sujet des perspectives.

Les banques centrales de Suède et de Norvège devraient également maintenir leurs taux jeudi.

5/ UNE AFFAIRE PEUT-ÊTRE PAS ENCORE CONCLUE

Une baisse des taux de la Banque d'Angleterre (BoE) en décembre semble être une quasi-certitude, selon un sondage Reuters, mais des questions sur la trajectoire pour 2026 devraient subsister après l'annonce de jeudi.

Les marchés financiers estiment actuellement qu'il y a environ 90% de chances que les taux soient ramenés de 4% à 3,75%, bien qu'un mauvais chiffre de l'inflation mercredi puisse encore changer la donne.

Le mois dernier, le Comité de politique monétaire a voté le maintien du taux directeur par 5 voix contre 4. Quel que soit le résultat de jeudi, les divisions subsisteront jusqu'en 2026, d'après les commentaires des vice-gouverneurs Clare Lombardelli et Dave Ramsden.

Alors que Clare Lombardelli a évoqué la fin du cycle d'assouplissement de la BoE, Dave Ramsden a déclaré que des réductions graduelles des taux d'intérêt restaient appropriées.

(Rédigé par Yoruk Bahceli à Londres, Andy Bruce à Manchester, John O'Donnell à Francfort, Kevin Buckland à Tokyo et Lewis Krauskopf à New York, graphiques Sumanta Sen, compilé par Karin Strohecker ; Mara Vîlcu pour la version française, édité par Kate Entringer)

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